Notre point de vue sur l’inflation

Jean Hénault, Gestionnaire de portefeuille pour le Groupe TWM chez iA Gestion privée de patrimoine, présente notre vidéo. Vous pouvez également voir cette vidéo en anglais présentée par Nader Hamid, en cliquant ici.

L’inflation a sans doute été un enjeu d’actualité cette année. Du prix de l’essence au prix de l’épicerie, en passant par les billets d’avion, nous commençons tous à en subir ses répercussions. Compte tenu des manchettes quotidiennes signalant la situation difficile dans laquelle nous sommes, nous aimerons vous partager notre point de vue sur l’inflation. 

Dans un deuxième vidéo, nous aborderons également, la façon dont nous investissons dans cet environnent. 

Les cycles économiques connaissent des hauts et des bas, nécessaires à une économie saine. Bien que l’incertitude et la volatilité puissent être désagréables, les investisseurs rationnels et les entreprises qui adoptent de bonnes stratégies ont toujours réussi à prospérer à travers les turbulences.

L’inflation est actuellement le facteur déterminant le plus important utilisé par les banques centrales pour l’augmentation des taux d’intérêt. 

Quatre forces inflationnistes structurelles 

1. Tendance à la démondialisation

C’est au cours des dernières années, que les plus grandes économies du monde ont changées de cap, pour progressivement s’orienter vers le protectionnisme. 

En effet, vous serez surpris d’apprendre que le sommet des échanges mondiaux aurait été atteint en 2009, tel qu’on peut le voir sur ce graphique de la Banque Mondiale. Nous en avons vu des indications récentes, tel que : 

  • La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine; 
  • Les nouveaux tarifs entre anciens pays alliés;
  • Les contraintes d’approvisionnement médical pendant la pandémie;
  • Et enfin, la crise énergétique actuelle, causée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine. 

Le commerce international a donc diminué, et les pays se sont tournés vers des fournisseurs nationaux. Et comme les prix de ces fournisseurs sont souvent plus élevés, ceci a eu comme conséquence de rajouter une pression à la hausse sur l’inflation.

Les deux prochains facteurs qui ont une influence directe sur l’inflation ont rapport avec les politiques gouvernementales.

2. La politique monétaire : les taux d’intérêt sont demeurés extrêmement bas pour beaucoup trop longtemps

Vous pouvez remarquer dans le graphique, la baisse constante des taux d’intérêt suite à la Grande Récession de 2008. Malgré une forte reprise économique, les banques centrales ont été très lentes à relever leurs taux. 

Hors, il est bien connu que de faibles taux d’intérêt ont comme résultats de stimuler la consommation et produire de l’inflation, et parfois même des bulles dans certaines classes d’actifs. Mais pourquoi alors, les prix ont-ils commencé à être plus élevés que tout récemment ?

Eh bien, l’inflation avait déjà commencé depuis quelques années à avoir son influence sur le marché boursier, et les prix de l’immobilier. Maintenant, elle se répercute sur les biens de consommation, comme les aliments, les voitures ou les services.

3. Politique gouvernementale : De très faibles investissements dans la production énergétique

L’investissement mondial dans les infrastructures en énergie a beaucoup diminué depuis l’effondrement du prix du pétrole en 2014. 

La réalité est que les combustibles fossiles répondent encore à 80 % de la demande mondiale en énergie, mais la volatilité des prix et l’impopularité de ces combustibles, liée à leur empreinte carbone, ont entraîné la stagnation des investissements dans ce secteur à l’échelle mondiale. 

D’un autre côté, les énergies propres n’ont pas encore atteint le niveau de développement nécessaire pour répondre à la demande, qui ne cesse d’augmenter. 

Les dépenses élevées en capital, et le temps nécessaire pour ramener la production au niveau de la demande créent une importante force inflationniste. Il faudra malheureusement plusieurs années pour régulariser cette situation.

4. Le marché de l’habitation et les séquelles de la Grande récession

Depuis l’effondrement du marché de l’habitation en 2008, la construction domiciliaire vient tout juste de reprendre la tendance qu’elle avait il y a plus d’une décennie. 

Après les lourdes pertes subies par les constructeurs durant la crise, il y a eu beaucoup d’hésitation avant de réinvestir dans ce secteur. Le faible niveau de l’inventaire a créé un grand déséquilibre entre l’offre et la demande, et les vendeurs en ont profité pour augmenter considérablement les prix. L’impact sur l’inflation a donc été considérable, car les coûts reliés à l’habitation représentent une partie importante dans le calcul de l’inflation.

Outre ces forces structurelles à long terme, d’autres chocs exogènes récents, dont ceux reliés à la pandémie ont exacerbé l’inflation :

  • Des plans massifs de relance budgétaire venant des gouvernements.
  • Des politiques monétaires très accommodantes (exemple taux d’intérêt très bas des banques centrales).
  • Une réticence de plusieurs personnes à retourner au marché du travail.
  • De la surenchère, et donc des bulles dans le prix de certains actifs.
  • Et enfin, des distorsions dans la chaîne d’approvisionnement causant un débalancement entre l’offre et la demande.

Tous ces facteurs ont fortement contribué aux pressions à la hausse sur les prix. 

Et comme si cela ne suffisait pas, la guerre en Ukraine, en plus des terribles conséquences humanitaires, a produit une flambée des prix de l’énergie, de l’alimentation et de certains produits essentiels.

Maintenant, y a-t-il des forces contraires ? Bien sûr.

Il existe des forces structurelles complètement opposées, qui viennent compliquer les projections d’inflation. En voici trois forces principales : 

Des forces déflationnistes

1. Gains de productivité grâce à la technologie

Les nouvelles technologies s’accompagnent d’une productivité plus élevée et de coûts beaucoup plus bas, notamment ceux liés à la main-d’œuvre. Comparez l’Indice des prix numériques à l’Indice des prix à la consommation. De nos jours, la technologie est plus accessible, moins coûteuse, et se développe très rapidement. 

Par exemple; les drones, les camions automatisés, ou les usines complètement robotisées. Ces investissements massifs dans le matériel et les logiciels entraînent une baisse des coûts et par le fait même des prix. 

2. La population vieillissante 

Les profils démographiques sont de plus en plus gériatriques dans le monde. Dans l’ensemble, les gens vivent plus longtemps et ont en moyenne moins d’enfants. L’économie compte donc proportionnellement plus de personnes âgées qu’auparavant. 

Hors, en moyenne, et selon les statistiques, les personnes âgées dépensent moins et produisent moins, ce qui contribue à la déflation. 

3. La dette publique 

Les dettes gouvernementales ont explosé au cours des 15 dernières années. Les gouvernements ont besoin de plus en plus d’argent pour financer leurs programmes de sécurité sociale et de sécurité de la vieillesse. 

Cependant, les gouvernements consacrent plus d’argent à rembourser leur dette, et moins d’argent à dépenser pour leur développement futur, ce qui réduit les possibilités économiques. Les paiements pour rembourser les dettes plus élevées contribuent également à la déflation.

Ce sont toutes des forces déflationnistes structurelles à long terme, mais nous composons aussi avec des forces déflationnistes à court terme, comme :

  • Un ralentissement mondial qui réduit la demande de biens, de pétrole et de produits de base.
  • Des pressions de récession qui nuisent aux dépenses des particuliers et des entreprises. 
  • La fin des programmes de relance liés à la pandémie mis en œuvre par les gouvernements. 
  • Le retour des employés sur le marché du travail. 
  • Les chaînes d’approvisionnement qui commencent à s’assouplir à l’échelle mondiale. 

Comme vous pouvez le constater, le dilemme de l’inflation est très complexe, et de nombreux facteurs entrent en jeu. 

Ce qu’il faut retenir ? 

Les forces déflationnistes à court terme feront tranquillement reculer l’inflationce que nous avons déjà commencé à constater en juillet dernier. Ces forces sont censées nous ramener à un taux d’inflation aux environs de 4 %, d’ici les 12 à 18 prochains mois. Toutefois, à cause des conditions inflationnistes structurelles mentionnées plus tôt, il sera plus difficile de revenir au taux de 2 % auquel nous avons été habitués, du moins à court terme.

Pour terminer, je vous invite à visionner notre deuxième vidéo, ou nous vous expliquons la façon dont nous investissons la portion actions de vos portefeuilles dans ce contexte économique. 

Au nom du Groupe TWM, merci de votre attention, à la prochaine. 

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