Suite aux nombreuses hausses de taux d’intérêt, parmi les plus rapides de l’histoire, l’économie semble toujours ne pas avoir été altérée. Qu’est-ce qui explique ce phénomène ?
Comme par les récessions passées, la réponse peut être une question de délai, c’est-à-dire le temps nécessaire à l’économie pour ressentir tous les effets des hausses de taux.
Historiquement, il faut entre 18 et 24 mois après la dernière hausse de taux d’intérêt pour que les effets complets se fassent sentir sur l’ensemble de l’économie. Ainsi, même si la solidité de l’emploi et les dépenses des ménages peuvent nous donner l’impression d’avoir évité une récession, il est encore trop tôt pour le conclure. Le tableau de notre vidéo vous montre comment les évènements se sont déroulés lors des cycles précédents.
Le premier secteur touché est généralement le Crédit à la consommation, ce qui se traduit par des soldes de carte de crédit plus élevés, des prêts automobiles devenant de plus en plus inabordables, ainsi que tout autre financement à la consommation à court terme.
L’Immobilier n’est pas affecté au départ, et les prix commencent généralement à fléchir seulement après 6 à 12 mois. En effet, nous avons déjà observé une légère baisse des prix de l’immobilier, nous sommes loin des intenses guerres d’enchères connues l’an dernier.
Toutefois, ne sachant pas encore quand la Banque du Canada cessera d’augmenter ses taux, le prix des maisons pourrait continuer à décliner avant de se stabiliser. Sans compter toutes les hypothèques qui seront bientôt renouvelées à un taux beaucoup plus élevé. Cependant, une force opposée pourrait rompre ou atténuer ce schéma normal : la croissance de l’immigration et le manque flagrant de logements au Canada.
Les Prêts commerciaux et les Investissements des entreprises sont habituellement les prochains à ressentir les impacts. Les consommateurs dépensent moins en raison des taux de crédit plus élevés, les entreprises réagissent en empruntant moins, et en réduisant leurs investissements dans leur croissance.
Lorsque l’activité commerciale ralentit, la capacité excédentaire et les inventaires commencent à s’accumuler, ce qui finit par faire fléchir l’Inflation.
L’emploi est le dernier indicateur à réagir. Les entreprises affectées par une baisse des ventes cherchent à protéger leurs marges de profits, ce qui conduit souvent à des licenciements. Le taux de chômage est donc un indicateur retardataire, et ne doit pas être utilisé comme un signe de bonne santé économique future.
Ce qu’il faut retenir ?
La plus récente hausse des taux d’intérêt par la Banque du Canada a eu lieu le 7 juin dernier, et personne ne sait s’il s’agira de la dernière. Mais en supposant que cela le soit, les effets de ces hausses sur l’économie pourraient se poursuivre.
Nous avons donc ajusté nos portefeuilles afin de nous positionner plus défensivement pour les prochains 12 à 18 mois. Il est important de se rappeler que ce type d’environnement économique apporte généralement de belles opportunités dans les différentes classes d’actifs, et les investisseurs patients finissent toujours par en bénéficier.
Au nom du Groupe TWM, merci de votre attention. À la prochaine.
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